[Billet d’humeur] Ecologie intégrale, quesako ?

Après ce 31 décembre sous des températures printanières, j’avais envie de vous parler d’écologie, mais dans son approche intégrale. Voilà, l’autre jour, je rentrais en BlaBlaCar.  Discussion avec une passagère de 22 ans. Elle m’explique qu’en tant qu’écologiste engagée et responsable, elle s’est faite stérilisée il y a 1 an pour éviter de polluer la planète avec un enfant éventuel à venir. 

 

Choc de ma part ! Pour elle, répondre concrètement à la crise écologique passe par la diminution voire la suppression de l’humain. Sous-entendu aussi L’humain ne fait pas partie de l’écosystème des êtres vivants naturels. Il y a comme un clivage entre l’homme et la nature.

 

Si la responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique n’est plus à démontrer, il n’en demeure pas moins important et nécessaire d’avoir sur l’écologie une approche systémique, ou intégrale. Et ce dans tous les secteurs mais particulièrement celui de l’entreprise, en tant qu’acteur à haut pouvoir d’agir !

 

Avant d’aller plus avant, Le problème est-il vraiment lié au nombre d’humains sur terre ?

Certes la population mondiale a triplé depuis 1950, passant de 2,5 milliards à 7,5 milliards, augmentant mécaniquement l’émission de CO2. Cependant il est intéressant de regarder plus finement les chiffres : En 2019, 50% environ des émissions de CO² mondiales ont été émises par les 10 % les plus riches de la planète en 2019. D’après une étude du World Inequality Lab d’octobre 2021. Ainsi, sans rentrer dans plus de détails, on voit bien qu’il y a un facteur à prendre en compte :  celui de la richesse et de ses conséquences en termes de consommation. Le problème est donc davantage dans les comportements et les façons de consommer ultra émettrices de gaz à effet de serre.

 

Ecologie intégrale : quesako ?

Dans laudato si’ en 2015, Le pape François propose une approche de l’écologie dite intégrale. Il fustige un modèle de développement qui conduit à la dégradation de l’environnement. Ce qui se répercute sur la vie des personnes, à commencer par les plus pauvres. Il défend la thèse selon laquelle « il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. TOUT est LIÉ. Ainsi, le cri de de la terre et le cri des pauvres se rejoignent. Il invite à évoluer vers plus de sobriété, à prendre en compte la complexité et l’interdépendance. Pas de possibilité de solution à la crise écologique sans s’occuper des personnes, sans se préoccuper de l’économie.

 

Et alors qu’en est-il pour le secteur économique ?

Il y a des raisons de se réjouir de la prise en compte des enjeux environnementaux dans le secteur économique

On entend beaucoup parler de la RSE, responsabilité sociétale des entreprises.  C’est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. On pourrait évoquer aussi la stratégie ESG (Env Soc Gouv ) ou encore une abréviation la loi  PACTE qui invite les entreprises volontaires à définir juridiquement leur utilité sociale,  leur raison d’être et même de devenir société à missions.  

Ce sont des belles dynamiques intéressantes mais 2 bémols : Ces orientations sont souvent concentrées sur le seul angle environnemental et parfois des effets d’annonces.

 

D’autres raisons de se réjouir ?

Innovation technique : on voit des entreprises des start up qui se créent et qui innovent techniquement pour le recyclage des déchets, limiter le gaspillage.

Nouveau modèle économique que je trouve intéressant : l’économie des biens partagés ou de fonctionnalité. En gros, vous n’êtes pas propriétaire de votre lave-vaisselle mais locataire en quelques sorte, le fabricant reste responsable de la maintenance, du recyclage à terme.

Coté salariés, il y a des attentes fortes en particulier des jeunes sur l’engagement de l’entreprise sur ces enjeux écologiques.

 

Donc tout va bien, plus rien à faire ?

si,  Il y a de nombreux chantiers à ouvrir ou poursuivre pour mieux prendre en compte l’humain et l’environnement

Œuvrer à la maximisation de la qualité des liens sociaux et écologiques dans l’entreprise et avec les parties prenantes.

Impliquer plus largement les salariés sur ces questions de développement durable. C’est à la fois une forme de reconnaissance humaine, de dynamique collective et un garant d’authenticité. Celle pourra réduire un greenwashing qui insupporte quand la RSE se réduit à une série d’actions de marketing et d’image.

 

Une dernière piste pour finir ?

Etudier comment la production et la distribution des biens et des richesses de l’entreprise favorisent la qualité des liens sociaux et écologiques. 3 domaines : chaine de production, sous-traitance, conditions de travail et de vie

 

Ainsi, dans l’entreprise ou ailleurs, Ce n’est pas la planète OU l’homme, c’est l’homme ET la planète et c’est AVEC l’homme POUR l’homme et la planète.
Claire de Firmas

Claire de Firmas

Claire est consultante chez Consol depuis 2018.
Spécialiste des enjeux de transformations organisationnelles et managériales.
Ingénieure agronome passionnée par la systémie, après 10 ans de gestion de projet en entreprise, elle a décidé de passer un CAFDES, et a exercé différents postes de direction opérationnelle en établissement médico-social (ESAT, IME) avant de rejoindre Consol et cie.