La stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté a été élaborée suite à un constat : « les politiques publiques ont progressivement basculé, à rebours de l’évolution des besoins sociaux des dernières décennies, vers des logiques largement curatives ». (1 Propos d’Anne Buzyn en introduction de l’annonce de la Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté).
Pour sortir de ce schéma, l’objectif porté au niveau gouvernemental était d’« impulser une véritable démocratie sociale pour transformer durablement les pratiques et redonner le pouvoir d’agir aux personnes fragiles ».
Quelle ambition !
Nous avons eu le plaisir de travailler pendant 2 ans au côté de la Commissaire des Pays de la Loire pour travailler sur cette question de la participation de bénéficiaires dans le pilotage et la mise en œuvre de la stratégie.
Notre contribution à ce sujet a été d’aider au design & à l’animation de réunions favorisant l’implication et l’engagement d’acteurs aux cultures très différentes, la constitution d’un collectif de bénéficiaires, l’organisation et l’animation de rencontres régionales avec, par et pour des bénéficiaires…
Parmi ces rencontres, le 29 novembre dernier se tenait la 5ème conférence régionale des acteurs de la prévention et de la lutte contre la pauvreté : Particip’action.
Co-construit avec un collectif de personnes concernées par la précarité, cette journée mêlant acteurs publics, institutions, professionnels, bénéficiaires et bénévoles, avait pour ambition de créer les conditions d’un dialogue et d’une rencontre pour échanger sur le vaste sujet de la participation.
Réussites, écueils et perspectives ont été mis en dialogue au cours de la conférence inversée et des ateliers thématiques.
Chez Consol, nous sommes convaincus qu’écouter l’« expertise du vécu », c’est se donner l’opportunité de mieux comprendre les mécanismes d’une problématique et les phénomènes systémiques qui se mettent en place dans des situations de fragilité et ainsi de créer et déployer des dispositifs qui répondent réellement aux besoins.
Permettre aux personnes concernées d’être impliquées dans des comités d’usagers, des réunions de gouvernance de politiques publiques, d’être entendu, et de participer c’est permettre à chacun d’être reconnu, valorisé. C’est leur permettre de bénéficier d’une citoyenneté pleine et entière souvent altérée par les difficultés qu’elles rencontrent. La participation peut agir comme un dispositif d’insertion très efficace.
Enfin, ce n’est pas seulement un bénéfice pour les personnes bénéficiaires, ce sont aussi des rencontres transformantes pour tout un chacun qui ose faire ce pas de côté de réellement écouter, et se laisser déplacer par la parole de ceux pour qui ils œuvrent au quotidien.
